Mona corrosive? Mona féroce?
Tout le Monde Me Regarde nous fait vivre les quatre enjeux existentiels: La Mort, la Liberté, l'Isolement fondamental et l'Absence de sens. On y aborde la problématique du caractère éphémère de la vie: est ce que celle ci augmente notre joie de vivre? Certainement! Nous y vivons l'intensité de l'éphémère, ce rappel à la mortalité, qui nous en joint à adopter un mode de vie plus authentique, tout en accroissant notre joie de vivre. C'est vivifiant pour le spectateur!
Mona dans Tout le monde me regarde nous fait vivre le temps
Tout le monde regarde Mona, et Mona regarde tout le monde
Mona ne fait rien, et c'est fou tout ce qu'il se passe
Mona se laisse être pour elle-même
et c'est la vie sans artifices qui nous est donné
l'inverse du divertissement
et ce n'est pas que du vertige
et ce n'est pas que de l'effroi
mise en abîme, Tout le monde me regarde est un solo de clown qui questionne « qu'est ce qu'être vivant, sinon être clown? », « qu'est ce que l'art vivant? », et qui fait tout pour le mettre en pratique.
Immanent, Tout le monde me regarde fait le pari de faire ce qu'il dit. Extrêmement écrit, aux mots près toujours les mêmes, mais ne pouvant être dits que dans « l'ici et le maintenant » avec les personnes présentes ici et maintenant, ce spectacle re-naît, est réinventé, différent à chaque fois.
« Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre … »
Tout le monde me regarde nage en eau trouble, tangue parfois du côté de ceux qui se désolent de vivre parce qu’ils vont mourir, parfois du côté de ceux qui refusent de mourir avant d’avoir vécu...
"Mona a de l'esprit, de la répartie. Et "c'est ça qu'est bien."
Avoir de l'esprit restera, peut-être, subversif. Parce que le monde social s'acclimate de plus en plus mal de la liberté des êtres qui ne veulent pas être enfermés dans cet impératif sécuritaire et pouvoir avancer sans qu'on leur dise où et comment.
Les sujets – libres – qui se risquent le long de cette ligne de fracture se le verront toujours d'abord reprocher.
Mona questionne.
Mona, féroce, serait donc pour les uns et les autres: l'avatar trash, fainéant, misanthrope, mélancolique et particulièrement inapte de Caroline Lemignard.
Pourtant le spectateur fera le plein avec la fausse vacuité de Mona dans ce spectacle optimiste et désespéré. Un spectacle intense, frissonnant, parfois dur, mais nécessaire, où la clown nous tient en haleine, grâce à la finesse du jeu entre elle et le public. Une expérience à vivre, plus qu'un spectacle à regarder. Inoubliable!"
Voir les photos de Vincent Vanhecke / http://flickeflu.com/set/72157631093859870
un clown qui ne sait rien faire, et qui ne sert à rien ... ?
si vous demandez à Mona « à quoi elle sert? » elle vous répondra qu'elle ne sert à rien
En fait elle est médiatement utile
A terme elle est indispensable, mais dans l'instant elle nous délivre du régime de l'utile
photo prise par Frédéric Desmesure en mai 2010 à l'OARA
voici un lien vers un article du sud-ouest :http://www.sudouest.fr/2011/02/10/mona-ou-le-cote-drole-du-desespoir-314839-4608.php
Écriture, mise en scène et jeu
Caroline Lemignard
Mise en lumière
Jean-Christophe Robert
Costumes
Olivier Bériot
Décors
Pascal Guioneau